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Suzanne Dignard

Mimi et Suzanne Dignard

Propos et confidences

Été 2000 à Été 2002

Partie I

Rencontres – Échanges avec Mimi

À l’aube de l’an 2000 Mimi n’écrit plus de notes spirituelles. À la demande de son directeur spirituel, le père Armand Girard, en 1998 Mimi écrivait sa vie sous le titre : « Autopsie de mon âme. » Elle arrivera à noter environ la moitié de sa vie. Un jour, elle me dit : « Je ne sais pourquoi mais je ne peux plus écrire mon histoire après le temps de mes 40 ans. Ça va comme le Bon Dieu veut… »

En 1999 Mimi offre ses derniers textes sous la forme de réflexions spirituelles durant le carême. Ces notes sont de beaux moments entre le Bien-Aimé Jésus, le Père Éternel et Maman Marie. Ces échanges réconfortent l’âme. En les lisant nous devenons témoin de dialogues intimes comme un début d’éternité.

Les pères Girard conviennent avec Mimi de rencontres, entre elle et moi, afin qu’elle poursuive oralement les propos de sa vie. Pas d’enregistrement car cela fait obstacle à la limpidité et au naturel des rencontres et des échanges. Donc, je note rapidement ce qu’elle me livre. Puis, je complète après, chez moi. Comme je rapporte des faits que parfois Mimi redit, il est possible qu’on y trouve des répétitions. Plusieurs éléments vous sont peut-être connus, mais vous les lirez alors comme une correspondance de Mimi. C’est donc dans le plus grand respect et en toute fidélité que bien humblement j’offre le fruit de ces rencontres.

Le dernier texte écrit par Mimi,
c’est le Père Éternel qui lui dit :
« Ouvre la porte de ton cœur à ma parole
pour nourrir tes enfants. »

Merci Mimi d’avoir si bien répondu
à l’invitation du Père Éternel !!!

Suzanne Dignard

MILIEU DE VIE DE MIMI 

  • Parents – Famille
  • Enfance
  • Vie adulte
  • Décès
  • Maison et Personnes
  • Musique
  • Situations quotidiennes

Rencontre du père et de la mère de Mimi

Le père de Mimi, nommé Alfred, belge, était à Montréal pour entrer au noviciat des Jésuites, car en Belgique il n’y avait pas de noviciat pour cette communauté.

La mère de Mimi, nommée Georgine, canadienne, québécoise, revient de Boston vers Montréal, trois mois avant sa profession en communauté, afin de faire soigner un genou malade. Elle travaillera alors au bureau d’un grand magasin.

À ce magasin, on cherche quelqu’un pour réaliser un décor et l’on fait appel aux Jésuites en ce sens. Alfred se rend au magasin afin de voir s’il peut réaliser le décor. À ce moment, un petit garçon transporte du matériel sur un chariot et accroche Georgine qui était là. Alfred en la voyant a le coup de foudre et dit à Georgine : « Vous me plaisez. Est-ce que nous pourrions aller prendre un café ? » Georgine répond alors : « Je ne parle pas aux étrangers. » Alfred dit : « Ce n’est pas parce que je suis un étranger que je ne suis pas pour la cause. »

Un jour qu’Alfred devait aller voir Georgine chez elle, un messager vint apporter du parfum et des fleurs à celle-ci mais lui, Alfred, ne se présentera pas. Plus tard, il expliquera à Georgine : « Je n’ai pu venir à cause d’un maudit verra mal de dent. Georgine répond : « Je ne veux plus vous voir. Vous êtes vulgaire. »

Cependant, les fréquentations se poursuivent.
Alfred souhaite se marier en Belgique. Georgine veut se marier avant d’aller en Belgique. Elle veut se marier à l’Église à Montréal. Ensuite, ils iront en Belgique.

Père et mère de Mimi

Famille Faniel en Belgique

Après les noces, les parents de Mimi font une visite en Belgique chez les parents de son père. Un cousin de M. Faniel est musicien et compositeur. Un soir M. et Mme Faniel vont au concert, à l’opéra. Ils prennent des places de palier alors que dans la famille l’on doit prendre la loge…

Le grand-père Faniel, qui possédait une usine de dentelle de Bruges, exigeait le silence à la table. La mère de Mimi, Georgine, répond à un frère d’Alfred pendant le repas. Le grand-père dit alors à Georgine : – « Je vous attends à 14 hres dans mon bureau. » Finalement, il lui signale qu’il aime qu’elle lui tienne tête.

Le soir, on faisait la prière en famille et celle-ci recevait la bénédiction à la fin de la soirée. La grand-mère baisait le front de Georgine. Puis Alfred dormait dans son lit de satin rouge et de dentelle de Bruges alors que Georgine seule dans un autre lit laisse couler ses larmes…

Le père de Mimi

Le père de Mimi fait partie de « L’Union belge » à Montréal, il en est le président. Il a été décoré et a reçu le titre de « Chevalier » par le roi Léopold de Belgique. Il fut fêté pour cet honneur à Montréal.

Mimi accompagne son père aux soirées de l’Union belge. Lors de la fête nationale des belges, le 21 juillet, il y a fête au parc Lafontaine avec orchestre et fanfare dirigée par J.J. Goulet. 

Alfred Faniel – Peintre

Le père de Mimi faisait des décorations d’églises. Parfois, il partait pour deux mois. Georges et Paul, frères de Mimi, l’accompagnaient. Lorsqu’il a fait la décoration de l’église de Sainte-Anne à Sudbury, Mimi l’a accompagné. Ils demeuraient en pension près de l’église.

Mimi allait à l’église et jouait de l’orgue. Le soir, son père jasait avec Mgr Côté en fumant le cigare et Mimi avait sa boîte de chocolat. Son père ira aussi à Chapleau en Ontario.

Mimi – Détective

Un jour, Mimi accompagne son père au magasin Simpson. Celui-ci achète un meuble dans lequel il y a une barrure secrète.

Le marchand lui dit qu’il est très difficile de la trouver. Mimi observe et trouve l’endroit. On veut l’engager au magasin pour détecter les voleurs. Mimi aimerait bien mais son père dira non.

Prières à l’église avec son père

Souvent Mimi allait prier à l’église et son père l’accompagnait ; heure d’adoration, trois heures d’adoration et de méditation et les quarante heures. Ils revenaient ensemble à la maison.

Exemple du papa

Si le père de Mimi venait à critiquer une personne dans la journée, le soir à la prière il disait à ses enfants :
– « Les enfants, oubliez ce que j’ai dit contre cette personne. »

Chaque soir, la famille de Mimi disait la prière à haute voix tous ensemble.

Décès du père de Mimi

Le père de Mimi est mort de façon rapide, suite à une crise d’angine durant l’année sainte de 1950. Il est décédé un 7 février à l’âge de 70 ans.

Alfred Faniel, n’avait jamais été malade avant ce jour. On demanda alors la présence du père Gamache puis du médecin. Le papa de Mimi avait peur de la mort. Il savait depuis l’après-midi qu’il allait mourir. Il en a parlé à personne. À 7 heures 55 du soir sa fille Jeanne arrive.

Le père demande : « Qui est-ce ? » On lui répond que c’est Jeanne. Alors il dit : « Merci mon Dieu, ils sont tous là. » Jeanne fera une crise en voyant son père. Après avoir reçu l’extrême onction, le père de Mimi devint calme. Il décéda à 8 heures du soir, 12 heures après la crise.

Le père Gamache tient la main du père de Mimi puis, il défait ses doigts. Mimi se trouve alors au pied du lit. Elle fait une crise cardiaque et est transportée en dehors de la chambre. Mimi cherche à savoir si son père est mort. Personne ne lui répond véritablement. Son neveu Jean lui dira : « Dieu s’en occupe. » Le père Gamache lui dit : « le Bon Dieu s’en occupe. Faites confiance à Dieu. »

Après le départ du corps, on comprend que Mimi n’est pas bien et on la couchera dans le lit où son père vient de mourir. Le lendemain le père Gamache dira à Mimi : « Le médecin vous avait donné une injection et ne vous donnait que vingt minutes à vivre. »

Après le décès du père

Après le décès du père de Mimi, la famille se réunit pour le partage des biens, on distribue tous ses tableaux et peintures.

Mère de Mimi

– Mimi et sa mère eurent beaucoup de difficultés avec deux filles qui étaient les deux sœurs et qui sont restées chez Mimi. Ces troubles furent la cause des difficultés de santé chez sa mère. Elle a dû demeurer huit mois au lit.

– Le père Gamache était le directeur spirituel de la maman de Mimi. Il a été absent pendant 26 ans. Durant tout ce temps il a maintenu une correspondance avec la mère de Mimi. Celle-ci gardait tout ce courrier sous son lit dans une poche. Il était prévu qu’on remettrait ce courrier à Mimi mais elle ne l’a jamais eu.

– Mimi et sa mère repassaient 24 chemises par semaine pour les hommes de la maison. Aux fiançailles de Georges la mère de Mimi fit le bord des pantalons de Georges. Puis Mimi ne sachant pas que sa mère l’avait fait, fit à son tour le bord des pantalons. Georges essaie ses pantalons et dit : « Ce sont mes fiançailles, pas ma première communion. »

Auprès de sa maman Mimi apprend comment repasser des pantalons en plaçant les deux coutures l’une vis-à-vis de l’autre. Mimi le fait mais dans le sens inverse. Ainsi les pantalons de ses frères étaient repassés comme des pantalons de matelots.

– La mère de Mimi lisait « L’imitation de Jésus-Christ » en présence de Mimi. Pendant ce temps Mimi écrivait ses notes spirituelles. Parfois sa mère interrompait sa lecture pour échanger avec Mimi. Mimi pouvait échanger avec sa mère et écrire ses notes spirituelles en même temps.

À l’âge de 41 ans, on disait de la mère de Mimi que ses jours étaient comptés. Elle est décédée à l’âge de 78 ans et faisait de l’angine.

– Mimi et sa mère demeurent ensemble. La famille veut les placer, Mimi dit non. Cependant Mimi et sa mère sont malades et n’ont pas d’argent. Elles obtiennent un poêle à l’électricité grâce à une amie qui déménage. L’électricité n’est pas encore installée chez Mimi et c’est Georges qui s’occupera de cela.

– En Belgique, la tante Catherine avait laissé un héritage pour les enfants Faniel. C’est la tante Denise qui prend soin de cet héritage. Chaque enfant reçoit 400$. Mimi en profite pour acheter un frigidaire car sa mère et elle, vivaient encore avec le système de la glacière ou de la nourriture au bord de la fenêtre en hiver. La personne qui achète le frigidaire prend le plus cher soit 400$. Il ne reste donc plus rien à Mimi de l’héritage. Au début, La mère de Mimi a peur du frigidaire.

– La nuit Mimi veille pour donner les médicaments à sa mère. Elle écrit alors ses notes spirituelles. Jamais sa mère n’a lu les notes spirituelles de Mimi. Jamais non plus elle n’a su ce que Mimi vivait dans sa vie spirituelle. (Sa famille non plus.)

– Un jour la mère de Mimi demandera au père Gamache si elle pouvait lire ce que sa fille Mimi écrivait. Le père Gamache lui dira non. Il ajoutera : « Madame, c’est vous qui l’avez mise au monde, si vous ne la connaissez pas aujourd’hui vous la connaîtrez au ciel. »

– La mère de Mimi sera huit mois sans marcher. Avant de s’immobiliser, elle a souhaité faire le tour de la maison. Elle est décédée en juillet de l’année 1960. Elle avait 78 ans. C’était l’année mariale. Elle était malade du cœur et avait aussi une maladie des reins. Le médecin dira : « Elle était bien traitée, Mimi en prenait soin. »

À la mort de sa mère, on refuse à Mimi de voir sa mère. Mimi et elle vivaient ensemble. Sa mère meurt sans que Mimi puisse être près d’elle. Mimi insiste pour s’approcher de sa mère après sa mort. Déjà on avait recouvert son corps du sac pour la transporter. Enfin Mimi approche près d’elle. On découvre sa mère. Mimi l’embrasse et elle-même referme le sac.

Mimi privée de souvenirs de sa mère

La mère de Mimi avait beaucoup d’écrits. Après le décès de celle-ci, chaque enfant choisit des objets souvenirs de leur mère sauf Mimi. Mimi croit que Paul a l’album des peintures de son père.

Changement dans la maison

Mimi aurait pu se servir de l’ameublement de la chambre de sa sœur mariée mais une autre de ses sœurs l’avait pris disant que son père lui avait donné. Puis, ce fut l’arrivée de Paul avec son épouse qui demeurèrent neuf mois chez Mimi.

Mimi doit donc céder sa chambre et coucher là où plus tard il y aura le petit sanctuaire. C’est une bien petite chambre où Mimi ne peut placer qu’un petit lit, une commode et une chaise. Son linge d’été se trouve dans le hangar, dans des boîtes. Il faudra trois ans avant que Mimi récupère son linge d’été.

Les parents de Mimi et leur foi

Les parents de Mimi étaient des grands croyants. La famille de Mimi vivait très pauvrement. Sa mère disait : « Si je n’étais pas passée par la communauté religieuse, je ne pourrais pas vivre cette vie de pauvreté. » La mère de Mimi a eu d’abord comme directeur spirituel le père Pichon. Celui-ci avait déjà dirigé sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Par la suite, elle fut dirigée par le père Gamache.

Le père de Mimi était très pieux. Il allait souvent faire une heure sainte à l’église et Mimi l’accompagnait. Mimi et son papa allaient aussi observer la nature dans le parc Lafontaine à Montréal. Il lui faisait remarquer la beauté des feuilles et leurs nervures et lui disait qu’aucun être humain ne pouvait faire cela. Le soir, Mimi et son père observaient le ciel sur le balcon. Le père de Mimi disait souvent : « L’art vient de Dieu et doit retourner vers Dieu. »

La mère de Mimi était dans le mouvement des Dames de Ste-Anne.

Le père de Mimi était dans le mouvement de la Ligue du Sacré Cœur. Mimi était dans les mouvements : Les enfants de Marie et Les Zélatrices du Sacré Cœur.

Dans la famille de Mimi, on disait la prière et une dizaine de chapelet en famille le soir. Un soir, Georges ne met qu’un genou par terre. Son père lui dit : « Mon fils, les deux genoux pour ton Dieu. »

Mimi dit que la foi de ses parents venait des deux familles. Les grands-parents paternels se levaient à cinq heures, prenaient un café et assistaient à la messe. Parfois, ils assistaient à deux messes dans la même journée. Après, ils allaient porter la nourriture aux pauvres en voiture à cheval avec leur cocher.

Le grand-père maternel de Mimi, médecin, va parfois aux malades pendant la nuit. Alors, William, le serviteur, protège Mme Beaudry, hache en main.

Une autre employée avait de la difficulté à bien servir et Mme Beaudry pensa s’en défaire. M. Beaudry lui dit : « Avec un peu de charité, est-ce que tu crois que tu pourrais l’accepter ? » Ces deux personnes devinrent proches l’une de l’autre. L’employée devint tante Victoria. Elle allait en visite chez Mimi et apportait des bonbons aux enfants. Elle est restée un temps chez Mimi.

Mimi avec son père allant vers l’église de l'Immaculée

Vue de la chambre de Mimi

L’eau bénite. / Le frère André

Une cousine de la mère de Mimi, nommée Antoinette, se doute que son mari la trompe avec une de ses amies. Elle voit le frère André et lui en parle. Celui-ci lui conseille de mettre trois gouttes d’eau bénite dans son café ; ce qu’elle fit. Son mari s’endort et révèle tout. Il trompe son épouse avec la meilleure amie de celle-ci. À son réveil, son épouse Antoinette le quitte. Lui partira pour le Mexique car il ne peut payer la pension. Plus tard, la mère de Mimi et Antoinette vont à l’oratoire. Le frère André s’informe, le mari d’Antoinette, Napoléon était de retour et était là à l’oratoire.

Le Frère André et la mère de Mimi

La mère de Mimi va à la petite chapelle de l’oratoire St-Joseph. La femme de ménage est là. Celle-ci et sa mère sont devenues des amies. La mère de Mimi veut voir la chambre du Frère André, elle en parle à la femme de ménage qui lui dit d’attendre dans la chapelle. Puis, c’est le Frère André qui vient, il la regarde, elle n’ira pas voir sa chambre.

La mère de Mimi a un mal sérieux au ventre. Elle prie le frère André. La nuit elle rêve au frère André qui lui dit qu’il la guérira.

Le frère André et Mimi

À 12 ans Mimi faisait son chemin de croix. Le frère André conseille à Mimi de faire un acte de contrition avant de commencer le chemin de la croix et de le terminer à l’autel. Il lui dit de prier pour les âmes du purgatoire les plus abandonnées et pour les âmes consacrées non pour leur enlever leurs souffrances mais pour qu’elles voient Dieu au plutôt.

Grand-père maternel

Le grand-père maternel de Mimi était médecin. Il est décédé très jeune. Mimi ne l’a pas connu. Il demeurait là où est maintenant la maison Archambault, vendeur de disques à Montréal.

Perte de garçons, naissance de Mimi et le frère André

Lors de la perte de ses deux garçons, le Frère André avait dit à la mère de Mimi : « Remerciez saint Joseph. » Mimi naîtra entre ces garçons. Le frère André ajoutera à la mère de Mimi :

– « Cette enfant sera protégée par l’amour de St-Joseph. »

Naissance de Mimi

Mimi est née le 8 juillet 1915, un jour de grande chaleur. C’était au temps de la grippe espagnole. Sa mère voulait la nommer, Anne, Marie, Georgette; car nous étions au mois de la fête de Ste Anne. Mais le prêtre refusa : « Marie passe avant sa mère. » Mimi est née rue Marie-Anne. Son baptême eut lieu le 10 juillet 1915.

Baptême

Au baptême de Mimi, son père veut offrir à sa mère un cadeau. Il lui demande ce qu’elle souhaite. Elle lui dit qu’une robe de chambre serait appréciée car elle en a un grand besoin.

Le père de Mimi arrive avec ses cadeaux. Il donne la robe de chambre à la grand-mère, du chocolat à la mère de Mimi. Il a aussi acheté un ensemble à café pour la visite belge. Cette visite belge causera certains problèmes. Quand ils venaient, ils restaient longtemps chez Mimi.

Baptême et confirmation

Mimi fut baptisée le 10 juillet 1915 en la paroisse de l’Immaculée- Conception. Sa confirmation eu lieu le 6 mai 1922 en la paroisse de Saint-Jean- Baptiste-de–la-Salle par Mgr. Charlebois.

Première expérience de la souffrance

Mimi raconte qu’à l’âge de trois ans, voulant aider sa mère qui faisait le lavage, elle s’est prise un doigt dans le tordeur de la laveuse. Cela lui faisait très mal. Alors, sa grand-mère lui dit de bien regarder Jésus sur la croix, de voir ses blessures et de penser à Jésus. Mimi fait ce que sa grand-mère lui dit puis elle dit à sa grand-mère : « Ça fait mal pareil! »

Mimi à deux ou trois ans

Mimi et les premières Eucharisties

Enfant, Mimi apprend que Jésus est présent dans la grande hostie placée dans l’ostensoir. Elle souhaite la regarder mais, les religieuses lui disent qu’il faut se pencher la tête et l’adorer. Mimi trouve qu’il faut la regarder et l’adorer. Puis, au moment où elle va communier, elle ne reçoit qu’une petite hostie. Elle est un peu déçue. Pourquoi pas lui donner la grande hostie puisque Jésus y est présent. Elle aurait aimé avoir la grande hostie.

Première communion

Mimi fera sa première communion le 21 avril et sa confirmation suivra de près. Suite à sa pneumonie, il sera décidé que Mimi fera sa première communion à l’âge de six ans. Elle était souvent malade et vivait des pneumonies fréquentes. Le curé Proulx voit en Mimi une enfant prête à vivre ce sacrement de la communion. Elle ira au catéchisme chez les sœurs, en voiturette tirée par ses frères. C’est là qu’elle écoutera la musique au piano, attendant ses frères pour son retour, dans la pièce où les religieuses donnaient des cours de piano. La robe de première communion de Mimi sera celle d’une voisine.

Image de la première communion

Mimi reçoit une image sur laquelle est écrite la phrase :
« La croix sera ma souffrance et mon salut. »

Maladie – convalescence

La convalescence de Mimi, après sa guérison d’une pneumonie, se passe chez tante Hélène Duhamel. Mimi s’ennuie beaucoup de sa famille. Chez sa tante, quand on parle de sa mère, on parle en anglais. Mimi laisse entendre qu’elle comprend ce que les grandes personnes disent. On lui demande alors de parler en anglais. Mimi s’exécute en disant : « Br… cream Miss… » Parfois elle visite sa famille. Elle se sent très malheureuse et gênée de son habillement de riche devant ses frères et sœurs pauvres. Elle a hâte de retourner chez elle.

Écoles

Mimi alla à L’Académie Proulx, chez les religieuses du Saint-Nom-de-Jésus-et-de-Marie, s.n.j.m. puis chez les religieuses de Sainte-Croix à l’école Notre-Dame-du-Saint-Sacrement.

Première institutrice de Mimi (1ière année) Jeanne Sabourin.

Souvent malade, Mimi ira à l’hôpital où l’on faisait aussi l’école, plus souvent des dessins pour les malades. Durant ces temps, les religieuses venaient à sa chambre pour leur collation. Mimi dit de cette situation : « Je suis allée à l’école de la souffrance. »

École et dîner

Les étudiantes qui allaient dîner chez elles partaient dix minutes avant les autres. Mimi était de celles-là. Mais n’ayant pas d’argent, elle ne prenait pas le tramway. Mimi et sa petite amie Lucienne marchaient très vite pour se rendre chez elle. Le tout leur prenait six minutes de l’école Notre-Dame-du-Saint-Sacrement à la maison. Mimi avalait une tranche de pain avec de la graisse de rôti fait avec du Bovril et repartait afin de ne pas être en retard.

Les sœurs et les sandwichs

À l’école où Mimi allait chez les sœurs de Ste Croix, les religieuses préparaient toujours des sandwichs au jambon pour les pauvres afin de répondre à leur besoin. Un jour, on retrouve deux sandwichs collés dans les vitres. C’est que les sandwichs de ce jour-là avaient été faits à la mélasse.

La procession

À l’école, on se pratique pour la procession. Sœur Bédard, une petite religieuse autoritaire, n’est pas satisfaite des exercices. Elle dit aux élèves : « Vous marchez comme des dindes. » Une élève répond : « Des dindes ça ne marche pas. » La religieuse sonne sa clochette pour les faire marcher et personne ne bouge. Elles ont reçu une punition.

Vie de Mimi

Dès l’âge de 8 ans, le père Gamache dit par écrit à la mère de Mimi ce que sera la vie de Mimi. Sa mère dira : « Un glaive transperce mon cœur »

Enfance – Pauvreté

La famille était pauvre et parfois la mère avait dix bananes pour nourrir ses dix enfants. Mimi, âgée alors de trois ans, remarque que sa mère garde les petits morceaux pour elle (les bouts). Alors Mimi commence à signifier qu’elle n’aime pas les bananes. Ainsi, elle en laisse pour sa mère. Dans ces temps de pauvreté, on mangeait du lard avec du Bovril : quatre des filles ont dû être opérées pour le foie à cause de cette nourriture.

1e maison

Sur la rue Marie Anne près de Parthenais, au 3e étage, maison en brique jaune. Mimi est née à cet endroit. En face de chez elle, de côté, il y avait une compagnie : Élie clos de bois. Quand le feu a pris à cet endroit, on a dû mettre des serviettes humides sur le balcon de la demeure de Mimi.

2e maison

Rue Jeanne d’Arc et Ontario dans De Maisonneuve. Maison de douze pièces. En bas c’était le garage municipal. Au sous-sol de 18 marches, sa mère est tombée. La famille est restée sept ans à cet endroit. (Paroisse St-Jean Baptiste–de–la-Salle.) Mimi dit qu’ils étaient isolés à cet endroit. C’est là que demeurait Mimi lors de sa première communion.

3e maison

Rue Bordeaux, un peu au nord de Rachel.

4e maison

Rue Bordeaux, au 4215, en bas. Un peu plus tard, la famille montra au 3e étage au 4221 Bordeaux. Mimi a alors environ 30 ans. Elle demeurera 65 ans à ces deux endroits.

Demeure de Mimi rue Bordeaux, Montréal

Naissance des enfants

Tous les enfants sont nés à la maison, au 1263 Marie-Anne, grande maison de trois étages. Celle-ci se situait dans la paroisse de l’Immaculée Conception qui à l’époque se délimitait par les rues Iberville à l’est et St-Hubert à l’ouest. Ils furent tous baptisés à la paroisse de l’Immaculée Conception. Seulement Marie-Jeanne est baptisée dans la paroisse St-Louis de France.

Père de Mimi : Alfred Faniel

Nationalité belge. Famille vivant en Belgique. Famille de la noblesse. Grand-mère espagnole, nommée Paris. Famille de six ou sept enfants dont : Victor (missionnaire) mort à 42 ans.

  • Auguste.
  • Catherine morte à 48 ans.
  • Denise morte à 44 ans.
  •  Alfred, père de Mimi mort à 70 ans.

Les deux parents d’Alfred sont décédés à 64 et 65 ans.

Mère de Mimi : Georgine Beaudry

Née au Québec. Nationalité canadienne.

Grand-mère, anglaise, nommée Benbrige.

Son père Georges Beaudry était médecin, chirurgien. Il fut professeur en pathologie générale à 24 ans. Il pratiquait à l’hôpital d’Hôtel-Dieu. Il est mort dans la trentaine, suite au fait qu’il attrapa la maladie d’une de ses patientes.

Premier décès d’un médecin de l’Hôtel-Dieu.

Sa mère se remaria à M. De Sèves.

Cette famille comptait trois enfants :
André, mort à onze ans suite à une opération manquée par un médecin en boisson. Opération des amygdales, atteinte de la glande thyroïde.

Une tante…
Georgine mère de Mimi

La famille d’Alfred et de Georgine Faniel

Famille de dix enfants dont sept ont survécu. Tous sont nés à la maison et la mère n’a jamais été endormie pour ses accouchements. Mimi est née entre ceux qui n’ont pas survécu. Ce qui faisait dire à sa mère que Mimi était ressuscitée d’entre les morts. Le frère André avait rassuré la mère de Mimi en lui disant que l’enfant qu’elle portait serait protégée par saint Joseph. À huit ans Mimi fut guérie par faveur de saint Joseph. Maintenant, Mimi terminera ses jours à la Maison St-Joseph.

Enfants :
Jeanne :    Mariée à Rosario Sauriol.
Décédée aux environs de 80 ans, d’un cancer.
Enfants :    5 enfants.


Marcelle Mariée à Lucien Drouin.
Décédée à plus de 80 ans, paralysie cérébrale.
Elle accompagnait toujours Mimi chez le médecin et à l’hôpital.
Enfants :   5 enfants.


Roger :    Marié à Alice Lupien.
Enfant :    Un enfant
Roger est décédé à l’âge de 37 ans. Suite à un accident à son travail au port en voulant aider son patron M. Dufresne, il se blessa. Il fut malade pendant neuf ans et mourut lors d’une ponction lombaire alors qu’il taquinait le médecin. Il avait demandé l’onction des malades à l’aumônier qui lui disait que ce n’était pas nécessaire. (Il souhaitait des fleurs du parc) Il était un bon chrétien et servait la messe. Jean, son fils a difficilement accepté la mort de son père. Son épouse se remaria à Raymond Dufort ami de Roger.
Enfants :  2 enfants

Enfants décédés

Tous des garçons : Joseph, Jacques, André; un de ces enfants est décédé lors de l’incendie de la Compagnie Élie : foin et bois. C’était à la maison sur Marie-Anne près de Parthenais.

Georgette (Mimi): Célibataire. Née le 8 juillet 1915, pesant 8 livres et quelques onces.
Elle portera les noms de Marie, Anne, Georgette.
Elle fut baptisée le 10 juillet 1915, un dimanche.

Georges :  Marié à Marcelle Duhaime.
Enfants:   2 enfants
Georges: décédé à Acapulco où il était parti pour six mois. Après le dîner, il demanda le prêtre et il demanda aussi de voir sa fille Michèle. Mimi étant responsable de l’argent de Georges doit alors libérer 2000$ à deux reprises… doute de la caisse…

Marcelle l’épouse de Georges demeurait à côté de chez Mimi. Elle demande de l’aide à Mimi à l’heure du repas. Elle faisait une indigestion. Mimi se rend et la retrouve la tête entre le bain et la toilette. Mimi appelle urgence santé, elle récite l’acte de contrition, fait une prière au Précieux Sang de Jésus et la dépose dans les bras de Marie. Le prêtre vient aussi pour secourir la malade qui décède à l’âge de 44 ans. Mimi avait transporté la malade malgré l’opération qu’elle venait de subir.

Fernande : Mariée à Cylien Boivin.
Enfants :  4 enfants
Une fille décédée de manière tragique, à l’âge de trois ans.
Une autre fille est décédée très jeune suite au drame familial.
Une fille et un garçon sauvés du drame
Fernande fut étranglée mortellement par son mari.

Paul : Marié à Marie-Jeanne Ladouceur.
Enfants : dix enfants.

Décès éprouvants

Mimi considère le décès de ses parents comme de grandes épreuves. La mort prématurée de Roger, son frère, à l’âge de 37 ans ainsi que la mort dramatique de Fernande en 1954 lui furent aussi pénibles à vivre.

Amis belges

À la naissance de Paul, la mère de Mimi est fatiguée et doit se reposer. Le père de Mimi reçoit des amis belges. Il leur offre du café et cela dure longtemps, 2hres, 3hres, 4hres. La dame dit :
– « On ne fait que boire. » La mère de Mimi pense que oui, ils ne feront que boire.

Un enfant de ce couple invité arrive à la maison de Mimi et dit : « Il y a le feu à notre maison. » Plus tard, après enquête on saura que les parents avaient allumé une lampe à l’huile sur la table et placé du saumon pour que le chat monte sur cette table afin de prendre le poisson.

Paul, frère de Mimi et la statue du Saint-Sacrement

Paul a 3 ans lorsque 5 personnes de sa famille sont hospitalisées. Il s’ennuie, pleure et va à la fenêtre en appelant son père. À un moment, il est devant la statue du Sacré-Cœur. Soudain, il appelle sa tante qui le garde et lui dit :
« Ma tante, ma tante, la statue bouge. Il dit avoir entendu le Sacré-Cœur lui dire : « Ne pleure pas Paul, tout le monde va guérir. » C’est le père Chartrand qui questionnera Paul à ce sujet. L’enfant parlera du cœur bleu et des jambes bleues de la statue. Paul confondait le bleu et le rouge. Plus tard, à la guerre, Paul se questionnera sur ce fait de sa vie.

Événement lors d’un pèlerinage

Lors d’un voyage pour un pèlerinage, Paul, frère de Mimi conduit la voiture. Soudain un cheval saute sur le devant de la voiture. Mimi klaxonne. Des Iroquois arrivent avec des bâtons, ils veulent se battre, on fait une offre d’argent.

Accouchement

La belle-sœur de Mimi attend un enfant. Elle demeure à cette époque chez Mimi avec Paul son mari, frère de Mimi. Elle est près d’accoucher. Elle sera accouchée par la mère de Mimi.

Vol chez son frère Georges

Georges venait de partir pour souper. Mimi traverse chez Georges, son frère, afin de préparer la maison pour la nuit. Mimi prend un verre d’eau pour le mettre sur la table de nuit de Georges dans sa chambre. C’est alors que Mimi entend une voix qui lui dit : « Retourne chez toi. » Cette phrase Mimi l’entend à deux reprises. Mimi retourne chez elle sans aller porter le verre d’eau dans la chambre de Georges. Mlle Garant lui fait part qu’elle est bien vite revenue.

Au retour de Georges, celui-ci constate qu’il s’est fait voler. Mimi en ouvrant la porte de chez Georges a provoqué un courant d’air et ainsi a enfermé les voleurs. Ceux-ci se réfugient dans la chambre de Georges où Mimi devait aller placer le verre d’eau. De plus, à son retour chez elle, Mimi balaie le balcon. À ce moment, les voleurs descendent et Mimi s’excuse de les atteindre avec de la poussière.

Les voleurs diront plus tard que si Mimi était entrée dans la chambre, ils lui auraient mis le couteau sous la gorge afin de lui faire perdre connaissance.

Après cet événement, quand Georges partira pour Acapulco, Mimi placera une tête de mannequin, avec perruque devant la fenêtre chez Georges, Elle verra à changer le personnage de place de temps en temps.

Un certain Georges ami de la famille

Georges était un ami de la famille. Tous, voyait Mimi et cet ami ensemble. Mimi disait qu’elle ne l’aimait pas ainsi. Cet ami, un jour lui donna un bracelet avec rubis. Mimi l’a offert à Fernande en cadeau.

Enfants

Lors des rencontres de famille les adultes se tenaient ensemble d’un côté et envoyaient les 20 jeunes chez Mimi pour qu’elle s’en occupe. On disait : « Ma tante Mimi s’occupe des enfants. » Mimi faisait des jeux pour eux et des concours d’amateurs.

Berceuse pour Léopold

Henri Faniel, oncle de Mimi, frère de son père, composa une berceuse pour le fils du roi Albert de Belgique, Léopold qui devint plus tard le roi.

L’abbé Gadbois

Chez Mimi, on chantait souvent les chansons de l’abbé Gadbois. Il est allé chez Mimi, il a déjà assisté au concert de Mimi et était très heureux de sa musique.

La guerre

Lors de la première guerre mondiale, le père de Mimi fut appelé par la Belgique. Lui, vivait ici, à Montréal et un de ses enfants avait la diphtérie. Le médecin dit au papa de Mimi qu’il ne pouvait partir alors pour la guerre à cause de la contamination possible.

À dix-huit ans, Paul s’engagera avec les « Grenadier Garde » : pour la formation, la discipline dans sa vie. Il portait la tunique rouge, le pantalon bleu et le casque de poil. Paul et Georges seront appelés pour servir en Belgique. Paul, alors âgé de vingt et un ans fut engagé lors de la deuxième guerre mondiale. Il devait combattre contre les Japonais.

Dans son regroupement, il était surveillant de nuit. Une nuit, il perçoit une personne qui bouge. Il tire, mais on s’aperçoit que c’était un chevreuil. Paul se tient avec l’aumônier de son groupe. Il aura la fièvre des Japonais, sera hospitalisé. À son retour, il aura les cheveux tout frisés.

Georges lui, fut refusé car il avait les pieds plats. Il fit son service à Vancouver.

Au moment de l’Armistice, les cloches sonnaient de partout, les automobilistes klaxonnaient, les gens étaient dans la rue ; c’était la fête.

Fernande et Cylien

Fernande sœur de Mimi fut d’abord amoureuse du frère de son mari, René. Après quinze jours en visite au Lac-St-Jean, elle tombe amoureuse avec Cylien, frère de René. Le jour de son mariage, Fernande pleure avant de quitter Mimi. Cylien lui dit : « Tu ne t’en vas pas te faire tuer, tu t’en viens avec moé. » Mimi dit qu’elle a entendu cette phrase avec inquiétude.

Au moment de la mort tragique de Fernande, Mimi était allée à la confesse et souhaitait ensuite faire des commissions. Le père Gamache lui conseilla plutôt de retourner chez elle. Mais, Mimi fit ses commissions puis entra chez elle. En entrant, Georges prend ses paquets et toute la famille est là. Mimi les regarde et dit : « La mort a-t-elle passée ? » C’est là que Paul lui annoncera la mort de Fernande par étranglement.

Mimi a souvent craint de n’avoir pas fait ce qu’il fallait pour Fernande, mais le père Gamache lui a dit de ne pas penser ainsi.

La veille de la mort de Fernande, son mari l’avait amenée à la confession. Il voulait qu’elle soit pure, sans péché. Ce soir-là, il n’a pas couché avec elle mais avec son fils Jean. Fernande a couché avec une de ses filles.

Cylien, époux de Fernande, avait rêvé à sa mère qui lui disait : « Il faut sauver le monde. » Il demanda à rencontrer le prêtre afin de savoir si cela était une bénédiction ou si cela venait du diable. Le prêtre lui dit d’arrêter ses scrupules. Il ajoute : « Tu as ma bénédiction. Sauve ce que tu as de plus cher. »

Dans cette crise spirituelle au mois de janvier 1954, Cylien tua sa petite fille de 3 ans que Fernande tenait dans ses bras. Il ordonna à Fernande de dire : « Dieu sauve le monde. » Fernande recommanda à deux de ses enfants, Denise et Jean, d’aller se cacher. Ces deux enfants ont poussé des meubles devant la porte d’une chambre afin de se protéger. Leur ange gardien leur a certainement aidé. Quant à la petite de 3 mois, elle dormait.

Puis Cylien étrangla Fernande son épouse. Elle n’a pu que dire : « Dieu… » Ensuite, il prit la petite de 3 mois et l’amena nue aux portes de l’église. Cette enfant eut des conséquences d’engelures. Elle mourut très jeune.

Les autres enfants ont vécu un certain temps chez Mimi avec elle et sa mère. Puis, la famille du mari de Fernande vint les chercher car ils ont laissé voir que ni Mimi, ni sa mère ne pouvait s’en occuper. Puis, ils les ont placés dans un pensionnat. Mimi les a revus après 20 ans.

Mimi me dit que souvent, elle pense à Fernande. « Une fois, je me suis étouffée. J’ai prié Fernande. »

 

Le père Gamache et la famille

Le père Gamache dirigeait et confessait tous les membres de la famille Faniel. Tous les samedis chacun se confessait. Le père de Mimi considérait le père Gamache comme un frère. Il mourra en lui tenant la main.

La situation particulière de Mimi / Famille

La famille de Mimi n’a jamais su ce que Mimi vivait spirituellement. La famille ne s’inquiète pas car il n’y a pas de différence apparente. Mimi vivait un état de silence face à ses souffrances physiques, morales et spirituelles. Les membres de la famille disaient de Mimi : « Elle est faible. » Mimi me dit : « J’allais chercher ma force dans ma faiblesse physique. »

Colonie de vacances

À 17 ans Mimi est directrice du camp de vacances. Les jeunes filles lui demandent de pouvoir plonger plus loin dans l’eau plus profonde. Mimi décide d’aller vérifier elle-même la profondeur de l’eau. Elle s’éloigne et monte sur les épaules d’un jeune garçon pour un plongeon. Soudain, elle sent qu’elle est en train de se noyer. Elle remonte en levant les bras. Les jeunes filles croient qu’elle s’amuse et elles comptent 1, 2, 3. Mimi prie : « Bonne Ste-Vierge, aide-moi. » Puis soudain elle sent deux mains à sa taille qui l’élèvent hors de l’eau.

Pendant une à deux semaines elle dirigera seule la colonie. Deux petites filles seront prises dans les cabines posant des gestes inappropriés. C’est l’aumônier qui les trouvera.

Au camp un prêtre s’approchait beaucoup des petites filles. Ce prêtre est mort noyé et Mimi priait beaucoup à ses intentions.

L’abbé Pleau

L’abbé Pleau est aumônier de la colonie. Il verra à ce que Mimi soit bien nourrie. Il fut le premier à réaliser que Mimi vivait quelque chose de particulier dans sa vie spirituelle. Il lui offrira de l’aider.

Ce prêtre a été directeur du collège L’Assomption et aumônier de la prison Fullum où Mimi allait le voir pour sa direction. (1939) Quand elle s’y rendait, elle se sentait surveillée et parfois suivie.

L’abbé Pleau est décédé presque subitement. Il priait demandant le secours pour les malades et il mourut quelques instants après.

Mimi et la musique

Toute petite Mimi plaçait son doigt sur le disque du tourne disque (gramophone) jusqu’au moment où elle entendait un son ; alors elle était heureuse car elle entendait de la musique. À huit ans environ, son père lui fit un clavier de piano en carton. C’est ainsi que Mimi commença à jouer et pratiquer.

Plus tard, lorsqu’elle allait garder la mère d’un journaliste, elle commença à jouer sur un vrai piano car il y en avait un dans cette maison. Mimi a donné des concerts au Plateau et à l’église de l’Immaculée. Elle jouait la pièce d’ouverture lors du concert des élèves.

Mimi a étudié le piano de 8 ans à 17 ans, au Conservatoire Royal de musique situé rue St-Denis et Beaubien. Elle a fait son Bac, sa licence et avait débuté sa maîtrise. Elle va à ses cours en tramway mais le plus souvent à pied car elle n’a pas beaucoup d’argent. Cela lui prend environ vingt minutes pour s’y rendre. Elle revient vers dix heures du soir et passe par les ruelles pour aller plus vite. Aujourd’hui, elle dit : « J’étais vraiment protégée. »

Mimi pratiquera aussi à la paroisse de l’Immaculée. Puis, il y eut un piano à la maison.

Mimi dit qu’elle pratiquait son piano avec plusieurs activités autour d’elle : radio, sa mère qui lisait à haute voix, son père qui commentait sa manière de jouer, etc. Lorsque Mimi pratiquait la « valse minute », elle allait plus vite qu’elle devait afin d’être certaine de toutes ses notes et ainsi jouer son morceau sans problème.

Lors du concert pour le concours, elle obtient la première place sur 135 participants. Ce soir-là, Mimi porte la robe de noce de sa sœur Marcelle. Elle jouera sa pièce (……) et se tient à l’arrière pour attendre les résultats. Elle est la première et une dame vient lui porter des fleurs. Elle en est très touchée.

Elle devient l’assistante au directeur musical de la paroisse de l’Immaculée et voit au placement des feuilles de musique. Mais, à 17 ans elle paralyse, la veille d’un concert.

Mimi passe sa licence. Au moment du lauréat, on constate à quel point Mimi joue de manière extraordinaire de la main gauche comme de la main droite et avec souplesse. Mimi n’a pu faire sa maîtrise à cause de sa paralysie ; elle vécut cette épreuve à 11 heures du soir, la veille d’un concert.

Elle voit d’abord ses doigts raides. Elle dit : « C’est ce que j’ai regardé en premier. » Elle a aussi la bouche et l’œil croches, du côté droit. En fait, Mimi est paralysée tout le corps du côté droit, sa carrière musicale est terminée. Mimi remercie Dieu et dit : « Le Bon Dieu m’a gardé la tête pour être en état d’offrir ce qu’il me demandait et pour le remercier. »

Mimi donna toute sa musique à Paul son frère et le piano partit au moment où l’on changeait les fenêtres de la maison. Mimi ajoute : « Talent donné, talent enlevé. J’ai tout donné au Seigneur, il a tout pris, plus de musique. Le Bon Dieu m’a donné la musique intérieure. »

Aujourd’hui, 2002, Mimi a une occasion de jouer à nouveau car la maison où elle demeure a un piano sur son étage et Mimi pourrait avoir des feuilles de musique. Elle dit qu’elle ne jouera pas de ce piano : « Quand je donne tout, je ne reprends pas. » Voilà pourquoi Mimi ne jouera plus jamais du piano.

Mimi jeune fille au concert

Professeur de musique

Le professeur de piano de Mimi se nommait Élie Savaria, premier prix de Rome. Son fils Georges Savaria, prix d’Europe, sera le premier prisonnier de guerre (1939 – 1945). On le fera prisonnier lors d’un concert. Son père, Élie dira huit chapelets par jour aux intentions de son fils. Il sera sans nouvelle de lui pendant huit ans. (Leur communication se faisait en chantant.)

Georges et Georgette Savaria ont écrit une composition pour Alfred Faniel, peintre, père de Mimi. C’est lors d’un concert que cette composition fut exécutée. Mimi croit que Radio-Canada doit avoir cette composition intitulée : Danse villageoise.

Mimi musique

Mimi fit partie de la chorale de la paroisse de l’Immaculée Conception. Elle remplaçait le père Fontaine directeur de la chorale et voyait au placement et à la préparation des feuilles de musique et partitions. Le groupe donnait un ou deux concerts par année avec orchestre. On disait de Mimi ; la petite blonde du père Fontaine. Le dernier morceau joué en concert par Mimi fut :
« La sonate à la lune » de Beethoven – les trois mouvements.
Lent, plus rapide et très vite.

Elle parle aussi de la « Marche hongroise » Tchaïkovski.

Musique dans la famille

La mère de Mimi jouait du violon et chantait alors que Mimi jouait du piano. Mimi pouvait jouer du violon, de la guitare, de la mandoline, du piano et de l’orgue.

L’oncle Auguste, frère d’Alfred, a composé pour le roi Léopold de Belgique. Un autre frère du père de Mimi, qui était prêtre était aussi musicien. Il fut 11 ans missionnaire aux Philippines. Il a rénové un orgue de 200 ans à l’aide du bois de bambou. À Noël, il y mettait de l’eau et les vibrations donnaient des sons d’oiseaux. Ce prêtre a remplacé deux prêtres tués aux Philippines. Il a appris la langue du pays et a laissé tout son argent aux Philippiens.

Choix de musique

Mimi aime bien la sensibilité de Chopin. Elle aime aussi Mozart et elle joue très bien de sa main gauche sur cette musique. Enfin, Beethoven la touche aussi.

Mimi et les travaux manuels

Mimi dit qu’étant née entre 5 garçons, elle a développé des habiletés manuelles : réparation des murs, fabrication et pose de plâtre, arrangement de trous près des tuyaux, peinture dans la maison avec l’aide de la cour céleste.

Tâches de maison

Mimi lave le plancher de la maison à genoux. La maison est grande et elle dit que cela lui permettait d’avoir le temps de faire les 14 stations du chemin de croix. Ainsi, elle avait le temps de prier et d’offrir son travail.

Au moment de l’accouchement du 10e enfant, la mère de Mimi est faible et fatiguée. Son père entre dans la place et sa réaction est de dire : « Il fait sale ici. »

Le soir après la prière, les garçons apprenaient à faire des tâches de maison. Roger a appris à raccommoder. Plus tard, lorsque sa femme sera malade, il prendra ses journées de congé pour voir à l’entretien de la maison. C’est lui qui apprend à Mimi à faire des beignes. La première fois, Mimi manque la recette et les garçons ont joué au hockey avec les beignes.

Le père de Mimi et Paul faisaient de très bons biscuits aux noix de coco. Mimi aimait la senteur lorsqu’elle entrait à la maison.

Travaux manuels

Malgré son état de santé, Mimi a souvent exécuté des travaux manuels. L’armoire vitrée dans le boudoir demande réparation. Le père Gamache dit à Mimi d’attendre qu’il puisse aller se changer de soutane pour exécuter ce travail. Pendant son absence, Mimi défait tout elle-même et tout est réparé à l’arrivée du père.

Après l’opération à la colonne vertébrale Mimi fera une réparation sous le lavabo. Elle mettra de la laine d’acier, du plâtre et imitera une rondelle d’acier pour tout recouvrir.

Avec l’aide de Régine qui demeure chez elle, Mimi nettoie la fournaise, change les 45 feuilles des tuyaux et fait les petits trous nécessaires à l’aide d’une broche à tricoter. Puis arrive un visiteur franciscain et Mimi le recevra les mains noircies. Mimi voit aussi à poser du plâtre là où c’est nécessaire sur les murs et fait la peinture. Elle dit : « Une fois fait, ça ne se défait pas. »

Pour la peinture de l’escalier intérieure, elle a peu de peintures. On fait donc un mélange des restes et cela donne une belle teinte rosée. Après avoir peint les murs de l’escalier, Mimi découpera plusieurs petites fleurs et les collera une par une le long des marches.

Personnes pensionnaires chez Mimi

Deux personnes sont demeurées chez Mimi un certain temps. Mimi vivait alors avec sa mère malade du cœur. L’une d’elle était malade mentalement. Ces personnes plaçaient toujours Mimi et sa mère dans l’inquiétude. Elles craignaient toujours qu’une d’elles prenne un couteau pour leur faire du mal. La mère de Mimi voulait même garder les couteaux de cuisine sous son oreiller. Cela était trop risqué car si elles s’en étaient aperçues, elles auraient pensé à s’en servir.

L’une d’elles demandait tout à Mimi en disant : « Mimi, ma belle enfant… » Ces personnes étaient un peu particulières. Elles mettaient la radio très forte, allumaient des lampions et écoutaient les rencontres de Mimi avec le père Gamache. On voyait leurs pieds dépasser du rideau quand elles écoutaient.

Mimi vivait des moments pénibles d’inquiétude avec ces deux personnes. Elle devait toujours manger seule et tout surveiller. Finalement, Mimi et sa mère ont dû faire intervenir la loi pour qu’elles partent.

Aide pour Mimi et sa mère

Le père Gamache aimerait bien trouver de l’aide pour Mimi et sa mère. Il cherche une personne qu’il a connue à Sudbury et croit qu’elle pourrait offrir ce service.

Le lendemain une dame (Mlle Garant) se présente à la messe à l’église de l’Immaculée et ensuite rencontre le père Gamache lui indiquant qu’elle cherche une chambre à Montréal pour y loger. C’était la personne que le père cherchait. Ainsi, elle vient vivre chez Mimi heureuse d’avoir trouvé une place, et le père heureux d’avoir trouvé une aide pour Mimi et sa mère. Mlle Garant restera 29 ans chez Mimi

Vers la fin de son séjour, Mimi est inquiète et demande de l’aide dans sa prière. Puis regardant la toile à la fenêtre, elle se rend compte que le cordon qui tient le bas de cette toile n’y est plus et trouve dans le rebord l’argent de Mlle Garant. Plus tard, sa famille viendra chercher Mlle Garant pour une visite mais ne la ramènera pas.

Régine

Régine remplacera Mlle Garant. Elle soutiendra beaucoup Mimi. Lorsque Régine fut gravement malade, ses sœurs religieuses sont venues demeurer à la maison pour aider. Ce fut Mimi qui s’occupait de tout et préparait les repas tout en voyant aux soins de Régine.

Aide pour Mimi entre le décès de Régine et la Maison St-Joseph

Après la mort de Régine, Mimi a reçu de l’aide de différentes personnes et cela fut assez pénible. Une religieuse qui en profitait pour sortir. Une de ces personnes faisait peur à Mimi. Le soir, elle venait à la porte de la chambre de Mimi et lorsque Mimi ouvrait les yeux elle la voyait tout près d’elle et lui demandait ce qu’elle faisait là. La femme lui répondait qu’elle cherchait la vadrouille. Mimi inquiète a prié et demandé au Seigneur de la protéger.

Carmen

Carmen est une personne qui vit beaucoup à aider les immigrants. Elle a six enfants qui coucheront par terre afin de laisser leur lit aux immigrés qui arrivent. Elle travaille la nuit pour élever sa famille. Les enfants ne le savent pas car à 7hres a.m, après son retour, elle se couche afin que les enfants ne s’aperçoivent de rien. Elle a soigné Régine avec des tisanes. Elle aidera beaucoup Mimi.