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Suzanne Dignard

Mimi et Suzanne Dignard

Le temps de Dieu auprès de Mimi

Janvier 2002 à juillet 2002

Partie 2

Jeudi, 6 juin 2002

La troisième semaine de Mimi à l’hôpital. Elle dit qu’elle accepte tout, particulièrement aux intentions du Saint-Père Jean-Paul II. Mimi a subi encore un examen, le scanner je crois. Mimi accepte beaucoup de contrariétés : nourriture difficile, bruit dans la chambre, essoufflements, attentes, examens, visites de médecins et solitude. Elle dit que maintenant elle sait que la solitude ici et chez elle est différente.

Mimi prie beaucoup pour les malades de l’hôpital et pour la mission de ses deux fils spirituels, aumôniers dans cet hôpital. Malgré tout Mimi garde le sens de la réalité qu’elle vit, le sens de l’offrande totale de sa vie et aussi un accueil et un humour agréables.

Lundi, Mimi a reçu la visite de médecins étudiants qui l’ont interrogée. Puis, elle a reçu un certificat de l’hôpital pour souligner sa bonne conduite et sa collaboration avec le personnel.

Cette semaine, Mimi se demande pourquoi on la retient encore à l’hôpital. Elle me signale que si on veut l’opérer, elle demandera si on peut lui garantir que son cœur résistera à l’opération. À ce sujet je lui dis qu’elle pourra prendre tout son temps et consulter ses deux fils avant de prendre une décision. De plus, le Père Éternel la guidera certainement.

La difficulté du sang qui s’échappe persiste, Mimi est assez faible et n’a pas beaucoup d’appétit. On a décelé une tumeur au niveau intestinal. Les médecins analysent la possibilité d’une opération. À certains moments on disait que cela était risqué. Il valait mieux traiter Mimi aux vitamines de fer. On a aussi parlé de brûler la masse. Enfin, après une deuxième gastroscopie, le spécialiste gastro-entérologue dit qu’il peut opérer Mimi avec seulement 5 % de risque et que son cœur y résisterait.

Il faudrait que Mimi prenne une décision avant deux mois afin de ne pas recommencer les examens et que la maladie soit au même point. Mimi consultera son médecin à la résidence ainsi que les pères Girard avant de dire sa décision.

Aujourd’hui, jeudi 6 juin 2002

Mimi a son congé de l’hôpital. Elle a le rhume et a passé une très mauvaise nuit. Depuis hier, elle avait un nouveau voisin de chambre qui était très agité. Mimi semble en avoir été un peu affectée. Dans la nuit de mercredi à jeudi (aux environs de minuit) Mimi a eu une radiographie et un électrocardiogramme parce qu’elle ressentait une douleur à la poitrine.

Enfin, vers quinze heures, je suis aidée de François, un bon ami pour nous, et nous entrons à la résidence de la Maison St-Joseph. Mimi est très fatiguée et tousse beaucoup. Elle est portée à dire qu’on voulait l’opérer mais qu’elle refuse l’intervention. Elle dit qu’elle a déjà vécu 24 autres opérations et c’est assez. Elle ajoute tristement : « Laissez-moi donc mourir tranquille ». Je crois qu’il faudra prendre du temps pour expliquer à Mimi ce qui se passe. Si Mimi n’accepte pas l’opération, elle devra peut-être recevoir des transfusions de sang à différentes reprises et dans la progression de la maladie, elle vivra des moments très difficiles de vomissements particuliers.

– Prière. Père Éternel, ta petite victime d’amour vit la tourmente. Je t’en prie viens auprès d’elle, éclaire sa décision. Envoie ton Esprit afin que nous soyons tes messagers d’amour et de lumière pour la paix de l’âme de Mimi.

État de Mimi

Mimi est de retour chez elle depuis jeudi après-midi. Elle est très fatiguée et se repose. Tout est calme dans sa petite chambre et Mimi regarde très souvent vers le Père Éternel. La nourriture reste un problème et il faudra en parler aux responsables de la maison. C’est une croix lourde pour Mimi.

En fin de semaine, elle vit les difficultés de la grippe et ses forces pour combattre sont bien petites. Malgré tout, samedi et dimanche je peux l’amener prendre un petit café. Les résidents de la maison sont heureux de la revoir et lui manifestent de la joie. Cela réconforte Mimi qui toujours se préoccupe de la santé et du bonheur de chacun.

Mimi se sent plus faible et moins certaine de ses mouvements. C’est pourquoi elle a elle-même demandé de monter ses barreaux de lit pour la nuit car elle veut être prudente. Chère Mimi comme elle est raisonnable et courageuse, une autre croix offerte par amour. Mimi me dit qu’elle a vu beaucoup de souffrances à l’hôpital et qu’elle prie beaucoup pour ceux et celles qui vivent des épreuves de santé et elle offre leurs souffrances au Père Éternel.

Maintenant, Mimi rencontrera son médecin à la résidence pour sa grippe et pour lui parler de l’opération. Mimi vit donc des moments douloureux et son état reste inquiétant. Nous prions très fort afin que la volonté du Père Éternel se fasse et que chacun s’y offre pour soutenir Mimi dans sa décision et dans la suite des événements. Voici venir le temps de l’offrande parfaite et ultime et nous nous sentons bien petits et démunis. L’offrande au don total est de rigueur et Dieu est toujours présent le premier, comme dit Mimi, pour prendre soin de ses enfants et surtout de sa petite victime d’amour dans la souffrance. Mais, nous avons le cœur bien gros et fragile. Marie viens nous guider et nous apprendre comment vivre pleinement auprès de Mimi selon le cœur de Dieu.

État de Mimi et acceptation

Mardi le 11 juin 2002

Le médecin a rencontré Mimi. Elle fait une bronchite et devra prendre des antibiotiques afin de soigner son rhume. Elle tousse beaucoup et cela l’épuise.

Mercredi le 12 juin 2002

Mimi tente de revivre un peu. Nous allons prendre un petit café et les personnes de la maison manifestent à Mimi leur joie de la voir. Mimi parle du fait qu’on souhaite l’opérer et qu’elle trouve que 24 opérations dans sa vie c’est déjà beaucoup. Pour l’opération, elle accepte d’y penser et demande au Père Éternel et à l’Esprit Saint de la guider et de l’éclairer. Demain, elle rencontrera son directeur spirituel afin de mieux orienter sa vie actuelle selon la volonté de Dieu.

Acceptation sans condition !

Ce matin, 13 juin 2002, Mimi rencontre son directeur, le père Armand.

Ensemble ils doivent réfléchir sur l’état de Mimi ; tant son état spirituel que son état physique. Nous prions tous afin que cette rencontre soit selon le plan et la volonté du Père Éternel et que l’Esprit Saint se manifeste. Le père Armand doit expliquer à Mimi pourquoi les médecins peuvent tenter l’opération et aider Mimi à prendre sa décision en toute vérité, cependant celui-ci trouve que certains éléments ne sont pas assez clairs.

Voilà que le téléphone sonne et le père Armand répond. C’est son frère, le père Guy qui, en allant porter la carte de remerciement pour les soins donnés à Mimi, a rencontré les médecins de Mimi. Ceux-ci éclaircissent la situation de Mimi. Ainsi, le père Guy peut expliquer au père Armand, avec plus de détails et de précisions l’opération possible pour Mimi.

Le père Armand peut donc vivre sa rencontre auprès de Mimi avec toutes les lumières nécessaires pour bien faire comprendre à Mimi sa situation tout en respectant l’aspect spirituel de sa vie. Le Père Éternel manifeste ainsi tous les bons soins avec lesquels il entoure Mimi et son directeur.

À la suite des explications du père Armand, et d’un temps pour la confession et l’absolution, Mimi dira OUI pour l’opération mais y ajoute une condition : que cela sauve beaucoup d’âmes. Le père Armand lui dit que si cela ne sauvait qu’une âme est-ce que ça n’en vaudrait pas la peine. Puis, il demande à Mimi si elle accepte de ne pas poser de condition. Mimi lui signale que le Père Éternel vient de lui dire : « Oui, accepte, mais ne pose pas de condition. » Voilà la certitude pour Mimi qu’elle doit accepter.

Le Père Éternel, dans son amour infini, est venu s’harmoniser à l’inspiration qu’il a offerte au père Armand. Grâce merveilleuse et extraordinaire !

Mimi pleurera beaucoup après ce temps, qui de toute éternité, était prévu dans le plan d’amour du Père Éternel. Mimi vivra ensuite la visite des infirmières de la maison St-Joseph qui la soutiendront et d’un petit monsieur qui laissera son cœur parler et dira combien il voit en Mimi une femme de Dieu.

– Les détails de cette rencontre sont écrits par le Père Armand et sont ajoutés si dessous.

Rencontre avec Georgette Faniel le 13 juin 2002.

Guy et moi sommes allés célébrer la messe dans la chambre de MIMI. À notre retour à notre résidence, Guy part pour l’hôpital et moi je retourne rencontrer MIMI pour la direction spirituelle.

Je dis à MIMI que je serai transparent et vrai comme nous l’avons toujours convenu entre nous. Elle venait de passer plus de 21 jours à l’hôpital. Il y avait peu d’issue possible à sa tumeur cancéreuse à l’intestin. Je savais l’opinion des médecins, mais je désirais plus de précision.

En arrivant chez MIMI, le téléphone sonne. Je réponds à la place de MIMI et je parle avec Guy. Il a été porté la carte de remerciement aux infirmières et a rencontré le docteur Azar et le docteur Nathalie Paquet. Celle-ci lui donne de bons renseignements et lui donne en même temps le nom de la chirurgienne, Docteur Erica. Celle-ci lui dit qu’il y a 10 % de risque. Sa tumeur est bénigne, mais il faudrait l’opérer dans un délai raisonnable. J’avais parlé avec MIMI et je lui demandais de prendre la décision la plus prudente. Pour ma part, je pensais davantage à l’opération, mais je ne voulais pas l’influencer. Après avoir parlé longuement, j’ai le téléphone à nouveau de Guy qui me confirme l’opinion du Docteur Erica.

J’essaie de voir avec MIMI tous les signes que nous avons eus de la Providence depuis le matin. Car rien de tout cela n’avait été planifié. Je portais tout cela en ne sachant pas le dénouement.

Je continue à parler à MIMI, et je lui offre le sacrement du Pardon. Elle accepte toujours tout dans la FOI ! Et à la fin de la réception du sacrement, elle me dit : « Je dis OUI, mais à condition de sauver des âmes. »

Je lui dis qu’elle en sauvera des millions, mais qu’elle devrait dire OUI, même si elle n’en sauvait qu’une ! Quelques instants passent et je lui dis : « MIMI, tu dois dire OUI mais sans poser aucune condition, mais par pur amour. » Des larmes coulent de ses yeux ! Le Père Éternel vient de lui dire : « Je veux que tu dises OUI sans poser de conditions. »

Je suis dans la joie, car il y a là dans le cœur de cette petite femme, la souffrance offerte, et la brisure humaine qui est palpable, et d’autre part ce saut vertigineux dans le OUI du Père Éternel. Je vois cette fusion des deux volontés se faisant simultanément devant moi !

Et puis elle me dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins. » Je reconnais MIMI, ma merveilleuse mère spirituelle qui ne manque jamais son rendez-vous dans la FOI ! Elle me donne une leçon de vie. Puis elle me regarde dans les yeux et me dit je te remercie d’être venu me voir.

Elle a pleuré, elle a été humaine, et plonge dans le divin dans l’espace d’un instant le plus spontanément du monde.

Je remercie le Père Éternel de sa bienveillance envers MIMI et envers nous. Avec quelle délicatesse il veille sur chacun de nous et nous fait participer à la rédemption du monde. Mimi a ce sens profond de la rédemption par le chemin de la croix.

Père Armand Girard 13 juin 2002 à 14h. p.m.

Préparation de Mimi à l’opération

Le vendredi 14 juin

Après avoir accepté de se faire opérer, Mimi me reçoit dans sa petite chambre. Elle me regarde les yeux dans l’eau, accepte que je la prenne doucement contre moi et me dit : « Je ne peux pas aller contre la volonté du Père Éternel. J’ai toujours fait sa volonté et je ne veux pas y manquer. Je dois vivre le don total aujourd’hui. »

Voilà comment Mimi vivait la fidélité à son offrande de victime d’amour dans la souffrance, par une plus grande intimité avec Dieu. Ici l’intimité dont il est question représente la fusion d’amour totale avec le Père en acceptant d’être fixée à la croix.

C’est ce même jour que Mimi m’a indiqué comment je pouvais vivre auprès d’elle ces temps à venir. Alors que je lui demandais : « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? » Elle me répondit : « J’ai besoin de ta prière et de ton affection. Tu es ma petite fille et je te garde. »

Cette petite maman qui m’offre tant d’amour, me transmet son héritage. Elle m’indique comment être sa fille, comment aimer.  Mimi veut demeurer fixée à son offrande et a besoin de prières pour vivre ce temps. Mais, elle se sait humaine et je comprends que l’affection qu’elle sollicite viendra la soutenir.

Alors, de tout mon cœur, avec tout mon amour, à la demande de ma petite maman, j’ai prié, prié, prié, avec le chapelet que Mimi m’a demandé de prier. J’ai prié Dieu de poser sa main sur Mimi et de lui donner la grâce de vivre ces temps de l’offrande ultime qui venait.

Je priais aussi pour sa guérison mais, il me fallait ajouter, par fidélité à Mimi : « Mon Dieu selon votre volonté et votre plan d’amour pour Mimi. » Cela m’apparaissait parfois douloureux car, Mimi vivait sa passion. Pourtant, je sais que jamais ni le Père, ni Jésus, ni Marie ne l’ont abandonnée.

Moi qui avais perdu ma mère à l’âge de 7 ans, Dieu me présentait cette maman à aimer au dernier temps de sa vie. Du 14 juin au 2 juillet 2002, je puis dire que toute mon affection pour Mimi a trouvé son expression afin de calmer en elle la douleur et de lui permettre de poursuivre l’offrande sans retour. Je l’ai embrassée chaque fois que j’ai pu, j’ai accueilli sa tête sur mon épaule, je l’ai aimée en silence dans un regard d’amour qu’elle me redonnait et à la fin de sa vie, j’ai caressé son front avec toute la tendresse que Dieu permettait en moi. Tous ces gestes d’amour ont trouvé leur chemin en son cœur et en mon cœur. Nous étions unies mère et fille.

Mimi est ensuite soucieuse de ne rien laisser en désordre et souhaite se détacher davantage. Elle me parle de sa garde-robe ainsi que toutes les choses qu’elle a dans sa chambre. Elle souhaite reprendre des forces et laisser tout en ordre. Aujourd’hui, la chirurgienne lui a téléphoné et Mimi lui a dit son acceptation.

Puis, nous prenons un peu de temps de distractions. Enfin, Mimi raconte à Gabriella la préposée les événements de la veille. Gabriella la rassure et lui offre son soutien. Mimi s’apaise un peu. De plus, elle aura enfin un repas qu’elle aime et le reçoit dans la joie.

Difficultés au quotidien

Dimanche 16 juin, je rends visite à Mimi. Un jeune homme est là dans sa chambre et Mimi, malgré sa fatigue, le reçoit avec amour et compassion.

Dans sa grande fatigue elle tient bon dans l’adversité. Il y a présentement une ambiguïté sur les besoins sanitaires de Mimi. Une personne un peu brusque confond les choses et Mimi ne sait plus trop où elle en est. Heureusement que Gabriella vient à son aide.

J’ai apporté à Mimi quelques petites gâteries et Gabriella lui en donnera au souper. Mimi en est heureuse. Il nous faudra rencontrer le diététicien afin de mieux aider Mimi pour les repas. À mon départ, Mimi me manifeste combien elle est heureuse que je sois sa petite fille et me bénit. Merci chère petite maman d’amour !

On me dit que dans la nuit de vendredi à samedi, Mimi a eu besoin d’aide car elle n’arrivait plus à respirer. Immédiatement, on est venu à son secours et elle a eu le masque d’oxygène pour un temps.

Du 15 juin 2002 au 2 juillet 2002

Mimi vit sa passion unie à celle de Jésus. Le 15 juin au matin, dans l’intimité de sa petite chambre, là où tant de fois l’Eucharistie fut célébrée, Mimi reçoit l’onction des malades par ses deux fils spirituels. Chacun d’eux imposa les mains sur Mimi qui vivra bientôt les instants les plus douloureux de sa vie dans une abondance de grâces de son Bien-Aimé.

Le mercredi 19 juin 2002

Je reçois un nouvel appel de Mimi, selon sa demande du 14 juin de prier pour elle et de lui offrir affection. À mon arrivée Mimi dort dans sa chambre, je m’attarde à parler à une préposée.

Puis, j’entends Mimi crier fortement mon nom. J’entre dans sa chambre pour lui répondre, mais, elle dort, donc elle rêve. Enfin, elle sursaute et me dit : « Tu ne pars pas ? » comme une supplication. Je lui dis que je ne pars pas puisque j’arrive. Elle se détend un peu. Je lui dis ce qu’il vient de se passer, elle me dit : « Si je t’appelais, c’est que j’avais besoin de toi. »

J’avais là une nouvelle invitation à offrir à Mimi ce qu’elle m’avait demandé il y a quelques jours. Et, je puis aujourd’hui dire que c’est forte de ces deux instants particuliers que j’ai pu assister Mimi à son lit d’hôpital dans son offrande ultime d’amour.

Si je l’écris aujourd’hui c’est par honnêteté et je sais que je suis bien pauvre devant une telle grâce mais, je suis l’enfant de Dieu et Mimi m’a toujours vue ainsi. Donc, je dois en rendre grâce et en remercier Dieu.

Le 20 juin 2002

Mimi tombera à nouveau dans sa chambre. Elle dit qu’elle était tellement heureuse du ménage qu’on avait fait pour elle, qu’elle ne s’est pas méfiée en allant arranger ses fleurs. Mimi est plus triste et je sens qu’elle vit une certaine agonie. Mimi très lucide en tout, garde ses souffrances en elle et tente de nous rassurer encore. Que de mystères d’amour vit ma petite maman. Combien de fois elle a offert sourire et mots d’esprit qui nous rassuraient tous alors que la douleur inondait son cœur.

Jamais je n’ai vu quelqu’un offrir avec autant de soins pour ceux qu’elle aime. La délicatesse de son amour a toujours trouvé le chemin de l’humour afin d’offrir paix et réconfort.

Le dimanche 23 juin 2002

Mimi reçoit l’appel pour entrer à l’hôpital. Elle me téléphone et s’inquiète car elle croit que les jumeaux sont partis pour leur retraite. Mimi a la voix changée, elle pleure. Mimi sait qu’elle va vers une offrande totale et son cœur est broyé. Pourtant, le Seigneur lui réserve son réconfort et son soutien. Le père Armand est encore à Montréal et pourra aller vers Mimi et la préparer à son offrande sur la croix. Mimi est heureuse de ce don de Dieu et elle se prépare avec calme et courage. Ma petite mère est si petite assise dans le fauteuil. Elle sait que demain elle sera loin de son petit sanctuaire. La voilà rendue au détachement total. Plus rien ne fait obstacle à cette fusion d’amour entre le Père et elle. Don et abandon, la route est tracée et Mimi est tendue à son offrande d’amour. Elle ne retiendra rien et donnera tout, elle acceptera tout.

À mon départ, nos regards se sont croisés longuement et MIMI de me dire « C’est quelque chose l’amour du Père. Vois, il t’a placée dans ma vie pour ce temps. » Merci mon Dieu ! Les yeux dans l’eau nous ne pouvons que dire ensemble comme nous le disons souvent : « Merci mon Dieu ! »

Le lundi 24 juin 2002

À l’hôpital, Mimi a offert beaucoup d’amour et de joie autour d’elle. J’ai vu des personnes du personnel venir voir Mimi et il me semblait qu’elles revenaient que pour la regarder. Il faut dire que Mimi était particulièrement belle ce jour-là !

Avec Mimi, j’ai eu du bon temps de rire et d’humour. Toujours sa manière de dédramatiser la situation. Je suis donc partie, comme une enfant rassurée par sa maman.