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Suzanne Dignard

Mimi et Suzanne Dignard

Le temps de Dieu auprès de Mimi

Dans ce document, « Le temps de Dieu…auprès de Mimi », je souhaite vous offrir des événements, des situations, des impressions et des rencontres qui ont marqué les derniers temps de Mimi sur terre. Recevez ces textes comme un rendez-vous que Mimi vous accorde avec tendresse. Que cette lecture soit pour vous une source nouvelle en vos âmes, le chant de Dieu en vos vies.

 Suzanne Dignard

« Que mon cœur ne se taise pas,
Qu’il soit en fête pour toi,
Et que sans fin Seigneur, mon Dieu
Je te rends grâce… »

Psaume 29

Janvier 2001 à août 2001

Mimi se situe toujours dans le Don Total de sa vie à Dieu. Tout est offert ! Chaque instant devient occasion d’amour reçu et donné. Amour vécu dans l’intimité de son Bien-Aimé, dans la rencontre et la méditation auprès du Père Éternel, de Jésus et de Maman Marie. Amour signifié aux humains : accueil des blessés de la vie, des personnes éprouvées prenant sur elle leurs souffrances et les offrant à Dieu.

Afin de mieux manifester son idéal elle vit de plus en plus le détachement en se libérant d’objets, de vêtements, de souvenirs ou d’activités appréciées. Elle se consacre davantage à la prière, au silence, au recueillement dans son humble petite chambre.

Cependant elle demeure accueillante auprès du personnel et des visiteurs. À l’écoute de tous et de chacun. Elle apporte aux autres la compréhension, la paix et la tendresse de Dieu.

Mimi ressent de la faiblesse, une grande fatigue et une nostalgie du ciel marquée. Malgré son état fragile elle ne veut pas se soustraire aux souffrances physiques, morales et spirituelles qu’elle vit et elle dit parfois :
« Je ne veux pas que mes souffrances me soient enlevées. Je ne pourrais plus vivre. Si je n’avais plus de souffrances, je ne pourrais plus regarder le crucifix. »

Le 22 août 2001 un événement l’a conduite sur un chemin plus ardu, exigeant et douloureux suite à une chute qui fractura sa cheville gauche. Durant cette période jamais Mimi n’a abandonné son engagement. Comme elle disait souvent : « Dieu, dans son amour infini, a prévu ce temps de toute éternité. »

Elle ne doute pas de la présence du Père Éternel, de Jésus et de Marie dans les derniers temps de sa vie terrestre. Les grâces reçues et accueillies du 22 août 2001 au 2 juillet 2002 lui permettront d’entrer en paix à l’aube de son éternité bienheureuse.

Je vous invite donc simplement dans ce temps particulier de la vie de Mimi où seul l’Amour est tellement fort que rien ne peut arrêter ce chemin.

Suzanne Dignard


Août 2001 à janvier 2002

Fracture à la cheville gaucheLe 22 août 2001

Le soir aux environs de 23 heures, Mimi va placer sa couverture au pied de son lit ; c’est alors qu’elle tombe et se blesse à la cheville gauche. Elle restera là par terre jusqu’au moment où une préposée passera pour faire sa tournée et la trouvera ainsi (aux environs de minuit.) On la lèvera pour la déposer dans son lit. On lui mettra de la glace sur sa cheville enflée. Au matin, la douleur est de plus en plus grande et les responsables de la maison contacteront les Pères Girard afin de décider si Mimi va à l’hôpital. Donc, vers 6 heures le matin, les ambulanciers viennent chercher Mimi et le père Armand est auprès d’elle. Il n’y a plus de place à l’hôpital Santa Cabrini, mais on peut l’amener à l’hôpital Notre-Dame ou Saint-Luc. Le père Armand demande que Mimi soit à l’hôpital Notre-Dame là où lui et le père Guy vivent leur ministère comme aumôniers.

À l’hôpital, Mimi est d’abord placée à l’urgence et passe une série d’examens. Mimi souffre beaucoup du mal de sa cheville, mais aussi des douleurs qu’elle supporte parce qu’elle est couchée sur le dos. De plus, elle vit des problèmes au niveau du cœur. Parfois, elle a de grands tremblements de tout son corps et s’ajoute une crise d’angine.

Jeudi 23 août 2001

Depuis ce matin, mon cœur est habité par l’état de Mimi. Je suis si peinée de la voir ainsi. Pourtant, rien ne peut lui être enlevé, car Mimi est immolée pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes. Prions pour elle.

Jeudi soir 23 août 2001

Visite à l’hôpital pour la première fois depuis l’accident de la nuit précédente. Mimi est étendue sur la croix. C’est comme si je voyais Jésus étendu sur la croix et je n’osais l’approcher.

Il y avait là toute la profondeur du mystère et de l’offrande de Mimi. Le père Armand s’approche alors d’elle. Mimi se mit à trembler de tout son corps. Quoi faire, comment la soutenir et l’aider ? Le médecin lui-même n’y comprit pas grand-chose. Pourtant, Mimi souffrait terriblement. Nous lui avons tenu la main chacun de notre côté. Ô souffrance sans parole où la rédemption se joue ! La douleur au dos de Mimi était devenue insupportable et seul ce tremblement arrivait à lui permettre de la vivre. Malgré cette douleur sans nom, Mimi a clairement indiqué qu’elle reconnaissait la présence près d’elle et qu’elle en était réconfortée : petite délicatesse de Dieu en cet instant.

Vendredi 24 août 2001

À l’urgence le vendredi, les médecins identifient la fracture et doivent opérer Mimi. Mimi a une fracture bimalléolaire à la cheville gauche. Cependant, à cause de son état cardiaque, ils ne peuvent l’endormir. Il est question de l’opération en soirée. Finalement, elle sera opérée le lendemain.

Samedi 25 août 2001

Mimi a subi l’opération pour sa fracture à la cheville. Elle fut par la suite transférée aux soins intensifs médicaux. Toujours dans le silence et l’acceptation, Mimi offre son âme, son cœur et son corps à Dieu, le Père Éternel. Elle demeure dans cet état jusqu’à son retour chez elle le samedi 1er septembre 2001. La semaine sera difficile et parfois pénible mais aussi parfois heureuse dans la grande simplicité d’une âme totalement offerte à Dieu.

Jeudi le 30 août 2001

Mimi semble un peu confuse. Elle mange très peu et ressent beaucoup de fatigue et de faiblesse. Elle craint d’être désagréable et s’en excuse. Elle me le dit et tente de me rassurer.

Samedi 1er septembre 2001

Mimi revient à la Maison Saint-Joseph : joie, émotion et accueil. Elle est heureuse et les gens autour d’elle lui signifient leur amour. Et Dieu se fait tendresse !

Du 1er au 10 septembre 2001

C’est la période d’adaptation pour les différentes personnes qui interviennent auprès de Mimi dans son état actuel.

Mimi ne peut se mouvoir seule et la faiblesse persiste. Elle ne mange presque pas et dort plus qu’avant. Mimi vit surtout un autre état d’offrande particulière et le silence dans la souffrance à nouveau se manifeste en sa vie.

Les responsables de la Maison Saint-Joseph ont prévu une rencontre interdisciplinaire au sujet de Mimi pour le jeudi 13 septembre 2001. Le père Armand doit y assister. Temps de prière pour qu’à cette rencontre la présence et la grâce de l’Esprit Saint puissent agir.

Mardi 11 septembre 2001

Le père Armand rencontre Mimi comme directeur. Il semble que Mimi vit des temps très difficiles. « C’est la nuit ! » dit-il.

Mercredi 12 septembre 2001

Visite à l’hôpital pour Mimi. Courageusement après un repas à peine commencé, Mimi accepte son transport par ambulance sans émettre aucune plainte. Elle se fait patiente et calme dans l’attente.

Jeudi 13 septembre 2001

Rencontre interdisciplinaire au sujet de Mimi. La réunion se déroule très bien. L’infirmière responsable est très compréhensive et elle respecte Mimi. Elle la voit comme une personne qui collabore, qui a une bonne volonté et qui est lucide.

Les points suivants sont aussi abordés : physiothérapie, ambulance pour le transport étant donné l’état cardiaque de Mimi en plus de ses douleurs au dos, investigation sur les goûts de Mimi pour la nourriture, achat d’un fauteuil électrique, lit adapté pour sa situation physique, regard sur son état de santé depuis 35 ans, s’adresser à elle directement pour lui indiquer les mesures qui lui sont favorables car Mimi est une personne lucide, tenir compte de sa grande fatigue, situation d’organisation pour sa cheville et les autres soins. Mimi demeure au 1er étage, ce qu’elle souhaitait.

Jeudi 13 septembre 2001 (???date)

Nous vivons des instants de grandes épreuves dans le monde et Mimi demeure l’étoile qui brille dans la nuit. Chacun a sa petite vision de l’état de Mimi et apporte sa solution. Mais, personne ne peut prendre la croix qu’elle porte et s’y étendre à sa place. Oui, Mimi vit le temps de la douleur et de la souffrance qu’elle ne peut exprimer ni changer. Les mots sont si impuissants. Toutes expressions relèvent du domaine de Dieu comme dans un pays à la fois inconnu mais pourtant reconnu à l’intérieur de l’âme.

Samedi 22 septembre 2001

Mimi est plus fatiguée : visite d’un prêtre, commentaire d’une religieuse, visite d’une personne agitée, Mimi demeure accueillante.

Mardi 25 septembre 2001

Mimi souffre en son âme. Elle écoute la lecture des courriers du père Armand et prie en son cœur. Journée calme et douce mais intense dans l’offrande de Mimi.

Dimanche 30 septembre 2001

Mimi lance un grand souffle d’acceptation. Elle dit : « Je ne peux demander des changements. » Je lui signale que moi, dans ma prière, je peux peut-être offrir un souhait à Dieu. Elle me regarde avec un sourire.

Mardi 2 octobre 2001

Mimi souffre, temps de silence et difficulté dans la souffrance. Mimi vit de légères confusions et de plus le personnel semble lui aussi un peu confondu. Mimi craint la journée du lendemain et manifeste son interrogation : « Je ne sais pas si je pourrai marcher à nouveau ? »

Mercredi 3 octobre 2001

Visite à l’hôpital pour Mimi. Elle est très bien traitée.  La guérison se passe bien, plus de plâtre mais de la physiothérapie. Mimi se fait docile et accueillante envers tous ceux qui prennent soin d’elle.

À l’urgence un jeune homme manifeste un peu de panique. Il vient s’asseoir tout près de Mimi. Là il devient calme et tolérant. Mimi ne l’a pas vu. Mais, à notre départ, le jeune homme vint toucher la main de Mimi et lui dit que tout ira bien.

Celui qui avait reçu la grâce auprès de Mimi vint à son tour lui redonner les bienfaits de cette grâce.

Vendredi 5 octobre 2001

Moment difficile pour Mimi. Elle croit qu’on veut l’envoyer au deuxième étage. Deux personnes lui en ont parlé ; une préposée aux soins et une religieuse.

Mimi dit que sa chambre actuelle est belle et agréable, qu’elle voit le clocher de l’église et en est heureuse. Elle ajoute que c’est le malin qui s’en mêle. Il sait que Mimi aime cette chambre et fait tout pour lui nuire. Mais Mimi restera à sa chambre du 1er étage.

Ce que Mimi trouve aussi difficile c’est le fait que les personnes de la maison qui viennent la voir lui disent tous différemment les choses et qu’on ne lui dit pas la vérité. Ça, c’est une croix pour Mimi. De plus, lorsque des personnes se trouvent dans sa chambre, elles se parlent entre elles et ne s’adressent pas à Mimi et souvent ce que l’on dit la concerne.

L’heure du coucher de Mimi est devancée et elle en souffre à cause des difficultés à demeurer longtemps sur le dos pour dormir avec une douleur intense.

Mimi souffre dans son cœur et le combat continue : comment concilier, faire la volonté de Dieu, accepter les douleurs et souffrances, combattre le malin et accueillir les événements et les propos des autres tout en les offrant à son Bien-Aimé et en aimant chacun ; tout cela accompagné d’une souffrance constante et profonde en son corps et en son âme. Oui, c’est la nuit !

Dimanche 7 octobre 2001

Mimi marche prudemment avec des points d’appuis. Elle dit : « Le Bon Dieu m’aide. »

Une préposée aux soins dit que Mimi retrouve ses moyens, qu’elle devient de plus en plus capable, moins confuse et dort un peu mieux. Oui, l’amour de Dieu est plus fort que tout !

Il semble cependant que Mimi va trop vite. Il faut faire attention qu’elle n’appuie pas trop sur son pied. Mimi a aussi une plaie, à l’arrière talon, que l’on soigne. Elle reprend de plus en plus la maîtrise de sa situation et mange un peu maintenant. Elle porte en elle de grandes souffrances et a besoin de nos prières et de notre union à son sacrifice d’immolation.

Elle reçoit la visite de deux personnes alors qu’elle est très fatiguée et que l’heure du souper approche. Cela est un bien grand mystère de constater que Mimi souffre tellement et que c’est elle qui écoute les autres, les console, les encourage et leur donne espérance et courage.

Lundi 15 octobre 2001

Très tôt chez Mimi rencontre avec la physiothérapeute. Il nous faudra changer ses pantoufles. Mimi accepte tout et se prête afin de faciliter le travail des employés. Mais, je sais qu’elle souffre. Comment peut-elle en arriver à se tenir ainsi dans l’accueil et la compréhension des autres alors que son cœur est broyé ?

Mercredi 17 octobre 2001

La petite Valérie vient rendre visite à Mimi. Cette enfant ne peut se tenir. Elle est toujours couchée ou dans les bras de ses parents. Elle souffre beaucoup et doit subir une intervention demain. Elle ne parle pas mais sa rencontre avec Mimi est de toute beauté. En silence, elles se comprennent, se parlent et se répondent. La grâce de Dieu est ici en pleine action.

Le sourire de la Vierge – 25 octobre 2001

Dans ce temps sombre et pénible pour Mimi où tant de souffrances sont contenues en son âme, Mimi révèle qu’en ce 25 octobre, jour anniversaire des apparitions à Medjugorje, et journée de sa direction spirituelle, elle voit le sourire de la Vierge. Elle aurait bien aimé voir ses yeux. Est-ce une douce consolation dans ce temps de profonde nuit ? Une délicatesse du Père Éternel.

Difficulté de la nuit – 26 octobre 2001

Mimi se fait disputer par une infirmière qui prétend qu’elle ne cesse de la déranger pour rien durant la nuit. Mimi en est bouleversée et cherche ce qui a pu causer une telle colère. La personne qui lui fait des reproches, le fait d’une manière désagréable et méprisante. Elle menace Mimi de lui donner des pilules pour la nuit afin qu’elle ne la dérange pas.

Blessure au talon30 octobre 2001

Depuis l’enlèvement de son plâtre au pied gauche, le 3 octobre 2001, Mimi fait une plaie à l’arrière du talon. Cette plaie ne guérit pas malgré les différents soins que l’on y apporte. La plaie a le diamètre d’environ un vingt-cinq sous. La peau ne se reforme plus et la plaie est rouge vif. Voilà que le 30 octobre au matin, l’infirmière vient pour faire le pansement de Mimi et la plaie a DISPARU. Plus rien ne paraît, même pas une marque, ni de cicatrice. Le père Armand a vu la plaie quelques jours auparavant et voit aujourd’hui qu’il n’y a plus rien.

Mimi est tombée12 novembre 2001

Mimi est tombée dans sa chambre tôt ce matin. Elle ne semble pas blessée mais ressent de la douleur. Elle a beaucoup de difficultés avec sa cheville opérée et vit plusieurs souffrances physiques, morales et spirituelles.

Mimi accepte certainement beaucoup d’offrandes et d’immolations présentement pour le salut des âmes et pour la gloire du Père Éternel. Il est difficile de lui apporter de l’aide et de comprendre ce qui se passe en elle. Chose certaine, un grand besoin de silence se manifeste en elle et un mystère profond entre elle et le Père Éternel se vit. Il nous faut accepter d’en être démuni et s’abandonner à la grâce de Dieu en priant pour celle qui offre toute sa vie comme victime d’amour dans la souffrance, sans jamais se reprendre. Quel grand mystère d’amour ! Mimi s’y est donnée entièrement et cela nous dévoile un peu l’intensité d’amour entre elle et son Bien-Aimé. Que pouvons-nous dire ? Que pouvons-nous faire ? L’aimer dans la prière et la supplication au Père Éternel.

Apprendre que cet amour qui nous dépasse a une valeur inestimable humainement et que la petite servante de Dieu nous est offerte pour nous approcher de Dieu avec confiance, abandon, amour. Grâce à cette purification et la miséricorde du Père, nous deviendrons des témoins de son amour, par Jésus, dans la simplicité, la vérité et la charité. Que l’on puisse dire des proches de Mimi : « Voyez comme ils s’aiment ! » C’est-à-dire, à la manière du Christ reçu dans la sainte Eucharistie, source féconde de son amour. – Prière – Seigneur je veux de tout mon cœur t’offrir le meilleur de moi-même auprès de ta petite servante Mimi.

Rencontre chez Mimi – 13 novembre 2001

Nous ne nous étions pas vues depuis 16 jours à cause de ma santé. Nous étions très heureuses de nous revoir. Mimi parle de l’événement de sa chute de lundi le 12 novembre. Elle dit qu’après avoir été aux toilettes, elle alla se laver les mains et que soudain elle est tombée vers l’arrière. Elle se frappa alors la tête contre le mur et ne pouvait plus se relever. Elle a attendu là, appuyée au mur. Elle dit : « Je croyais ma dernière heure arrivée. » Puis, lentement, elle se glissa jusqu’au siège de toilette afin de s’y agripper et attendre du secours. Elle a eu une bosse à la tête et des blessures aux bras et aux jambes.

Mimi passe des moments difficiles remplis de solitude. Elle parle peu, semble très fatiguée et faible. Aucune musique, pas de télévision et du silence. Souvent, son regard se fixe sur l’image du Père Éternel. En la quittant je lui signale combien ce qu’elle vit me semble mystérieux et profond et que je la porte dans mes prières et dans mon cœur. Mimi est heureuse et m’embrasse avec respect et recueillement. Je la remercie pour ses prières et lui dis combien grâce à elle j’aime davantage le Père Éternel.

À mon départ, une préposée aux soins me dit qu’elle trouve que Mimi change, qu’elle est silencieuse et qu’elle semble en grande réflexion. « On dirait qu’elle se prépare pour son éternité. » dit-elle.

Situation de Mimi – 15 novembre 2001

Mimi dit qu’elle reste sur terre pour accueillir encore plus de souffrances et les offrir au Père Éternel. Elle a besoin de beaucoup de dépouillement et de silence afin de se concentrer sur la prière et l’offrande. Elle vit une souffrance et une offrande très profondes pour le salut des âmes. Elle dit qu’il lui faut : « Écouter le silence de Dieu dans son amour. »

Mimi vit donc une intimité très grande avec Dieu et s’y applique en y mettant toute son âme malgré la grande faiblesse, l’immense fatigue et la douleur qu’elle vit constamment. Mimi accepte donc aussi de vivre l’ennui du ciel, la « nostalgie du ciel » comme elle dit, pour s’unir à la passion et à la croix de Jésus afin de sauver des âmes.

Difficultés de Mimi – 16 novembre 2001

Vendredi 16 novembre 200. Mimi est un peu nerveuse et souhaite voir à ses choses nécessaires pour sa visite à l’hôpital la semaine prochaine. Nous avons donc regardé son linge et ses effets. Mimi ne peut plus porter certains de ses vêtements parce qu’ils ne lui font plus ou parce qu’elle ne les a plus.

Je regarde sa réaction ; rien de désagréable, plutôt une acceptation paisible. Elle accepte tout dans les moindres contrariétés. Elle signifie la pauvreté et le dépouillement même si elle demeure une personne fière. Elle me dit : « Je n’ai plus rien. » – Sans regret ni amertume.

Mimi ressent beaucoup de difficultés à se déplacer. Lorsqu’elle a dû passer de la chaise droite au fauteuil, elle ne pouvait se lever. J’ai tenté de l’aider mais je n’y arrivais pas. Elle s’y est reprise à plusieurs fois. Puis, j’ai prié la cour céleste de nous aider. Je suis certaine que Mimi la priait déjà. Finalement, dans un effort commun nous y sommes arrivées. Mimi dit qu’elle a des difficultés lorsqu’elle est debout avec sa marchette. Elle ajoute : « Quand je marche, soudain, mes deux genoux plient tout seul sans que je puisse me tenir sur mes jambes. J’ai peur alors de tomber vers l’arrière. » Quelques temps après, elle se lève. Elle avance très lentement avec sa marchette, son pied droit se lève mais elle traîne son pied gauche ; incapable de le soulever. Puis, soudain, les deux genoux se plient sans contrôle de sa part. Je l’ai alors soutenue.

Elle craint qu’on la garde à l’hôpital la semaine prochaine et me demande de prier à ses intentions. Elle signifie aussi le grand besoin de silence et de dépouillement qu’elle ressent.

Mimi signifie son humour – 20 novembre 2001

Rencontre avec Mimi afin de se préparer pour le rendez-vous à l’hôpital demain. À remarquer que lorsque Mimi s’apprête à vivre des moments difficiles, avant, elle a une attitude dégagée, paisible et parfois moqueuse comme un surplus d’énergie. Elle reçoit beaucoup de force et de courage de Dieu et elle s’y abandonne.

Visite à l’hôpital – 21 novembre 2001

Examen de l’état de Mimi. Arrivé sur les lieux Mimi est heureuse de la présence de ses deux fils spirituels et le manifeste dans un sourire d’éternité. Notre attente se fera longue pour passer à la radiographie (2 heures 15 minutes.) Mimi demeure sereine et douce. Je suis certaine qu’elle prie pour tous ceux qu’elle voit : malades, médecins et infirmières, préposés, etc.

Mimi est reçue par le médecin qui signale que la guérison se fait bien. On doit poursuivre la physiothérapie et ajouter des exercices pour ses genoux. Retour à la maison. Mimi est exténuée, pourtant elle ne le manifeste pas et est heureuse d’être de retour dans sa petite chambre. Nous aurons une nouvelle visite chez le médecin en janvier. Mimi a vécu ce temps dans un abandon total et dans une offrande généreuse au Père Éternel.

Ménage chez Mimi – 22 novembre 2001

Mimi accepte le dépouillement et s’y prête avec une certaine sérénité. On voit qu’elle est heureuse de la vie et de l’action qui se passent dans sa chambre. Elle donne l’impression de vivre comme au temps de sa demeure rue Bordeaux. Elle nous voit agir dans ses choses et du regard approuve nos actions. Elle fait penser à une maman qui regarde ses enfants et qui les guide. Mimi tente de faire sa part et y arrive difficilement à cause de son extrême faiblesse. Pourtant, elle garde le sourire et accepte de partager auprès des visiteurs la joie de l’instant. Nous repartons avec boîtes et sacs remplis de choses pour les pauvres et Mimi nous indique sa reconnaissance.

L’ennui du ciel – 27 novembre 2001

Je suis auprès de Mimi. Elle est là dans son petit coin de chambre tout en silence et abandon. Je suis certaine qu’elle prie beaucoup. Il me semble que Mimi retrouve son attitude d’avant. Elle est un peu plus sereine, animée et joyeuse.

Je lui fais la lecture des derniers courriers du père Armand et Mimi écoute avec attention. Un texte de cette lecture la touche particulièrement : le père lui parle de son ennui du ciel. Mimi vient les yeux pleins d’eau. Je vois chez elle la douleur de l’absence du ciel, lieu de son aspiration profonde. Puis, son regard devient fixe comme s’il allait ailleurs visiter ce ciel. Je m’approche d’elle pour l’enlacer et l’embrasser. Mimi se laisse approcher et me dit merci. Je crois que Mimi revit des instants importants aux lectures du courrier de son directeur. Puis elle s’endort de fatigue.

Visite à Mimi – 3 décembre 2001

Arrivé à la chambre de Mimi, elle est à la salle de bain et je l’attends. La préposée me dit que Mimi est tombée ce matin. Elle ne semble pas s’être blessée. Elle ajoute que Mimi a changé et pense qu’elle vit quelque chose de particulier.

Mimi me parle avec beaucoup d’humour, mais je ressens qu’elle agit ainsi afin de ne pas m’inquiéter. Je lui demande : « Mimi qu’est-ce qui t’arrive ? » Elle raconte alors sa chute. À son retour de la salle de bain, ce matin, comme les autres fois, elle utilise ses points d’appui. Mais, au moment de s’asseoir à sa chaise, elle sent qu’elle n’est pas bien placée pour s’asseoir. Alors, elle s’appuie sur la petite table à roulettes qui glisse. Elle essaie de tomber dans le fauteuil mais n’y arrive pas. Elle se demande où elle se blessera ; la tête, le dos ou l’épaule. Elle laisse le Père Éternel décider, puis elle me dit : « Le Père Éternel a décidé que c’était la tête et le dos sur le mur. Alors je me suis glissée pour m’appuyer sur le mur et attendre de l’aide. »

Elle ne se rappelle pas qui l’a relevée. Elle dit que lorsqu’on l’a trouvée et qu’on lui a demandé ce qu’elle faisait là, elle a répondu en riant : « Je vous attendais. » Puis, Mimi me regarde, soulève les épaules et dit :
– « C’est ça ! À chaque jour suffit sa peine. Une peine chaque jour, c’est assez. » Je lui dis que c’est bien et lui demande de me répéter cette phrase. Elle me répond :
– « Ce n’est pas de moi, on me l’a dite. C’est le Père qui me l’a dite. » Puis, elle ajoute qu’elle n’a pas mal. Je fais remarquer à Mimi qu’elle vit de la solitude. Je lui demande ce qu’elle souhaite. Elle me répond :
– « Je voudrais être plus utile. » Je lui rappelle que par son offrande et ses souffrances elle permet beaucoup de retour à Dieu et que sa prière sauve des âmes. Mimi ajoute :
– « J’aimerais faire plus. »
– Je lui demande comment ? Elle me répond :
– « En ayant des temps plus fixes de prières. »

Auprès de Mimi – 5 décembre 2001

Aujourd’hui Mimi a un peu mal à la tête. Son front est chaud et je sens qu’elle fait des efforts pour rester éveillée. Pour la première fois Mimi me parle de sa chute du 22 août 2001. Elle me dit qu’avant de tomber au pied de son lit, elle avait des étourdissements. Maintenant cela fait trois chutes et Mimi trouve que cela commence à être inquiétant. Par contre, elle est certaine qu’elle a été protégée dans ces chutes afin de ne pas trop avoir de mal. Mimi ajoute qu’elle veut faire le bien et non le mal et elle ajoute en humour : fin.

Mimi dit que parfois elle voit embrouillée. Elle parle plus lentement aujourd’hui et elle me dit qu’elle s’endort beaucoup et que sa tête tombe de tous les côtés lorsqu’elle est dans sa chaise et qu’elle s’endort. Aujourd’hui, Mimi a eu un haut de cœur et elle tousse davantage.

Je demande à Mimi pourquoi croit-elle être si fatiguée et endormie le jour. Mimi me dit que la nuit, elle est placée sur le dos et qu’à cause de sa colonne vertébrale elle ressent de grandes douleurs qui l’empêchent de dormir. Donc, le jour dans sa chaise, elle peut se reprendre un peu.